La Sirène, une œuvre sonore activée pendant la fermeture du Frac
Installation sonore : corne de brume électrique
Production & Collection Frac Franche-Comté
La Sirène est une oeuvre sonore. Son titre évoque à la fois un chant qui nous séduit et nous attire et le puissant appareil destiné à produire un signal qui nous alerte. C’est bien de cette ambivalence que joue Marylène Negro lorsqu’elle propose d’installer une véritable corne de brume sur le toit du Frac Franche-Comté. Mais si les navires de guerre utilisent ce dispositif pour signaler leur présence par temps de brouillard, au Frac, cette même sirène agit comme une invitation à embarquer pour d’autres contrées. Invisible, La Sirène de Marylène Negro ne passe pour autant pas inaperçue lorsqu’elle est activée : sa puissance sonore atteint en effet les 120 décibels. Elle résonne selon plusieurs impulsions entrecoupées de silence, suivant le protocole établi par l’artiste, pour annoncer aux bisontins un événement imminent au Frac.
« La Sirène est une ininvitation au voyage, ses appels déploient l’espace imaginaire, mental, onirique. Entrer dans le Frac Franche-Comté, c’est comme monter à bord d’une embarcation…On se laisse porter sur la vague. [...] C’est une belle idée d’activer cette oeuvre dans le contexte de la fermeture sanitaire des Frac. […] Elle joue sur l’invisibilité imposée à toute la collection et l’invisibilité de l’avenir ( "naviguer à vue dans le brouillard"), elle a une dimension "dramatique" qui fait sens, même si ce n’était pas exactement son sens initial. Dans ma citation, le mot "vague" prend aujourd’hui une résonance particulière. »
Marylène Negro
Activation de l’oeuvre tous les mercredis à 14h pendant la fermeture en 2021
Depuis début janvier 2021, La Sirène résonne tous les mercredis à 14h, marquant le moment où le Frac ouvre habituellement ses portes au public. L’activation de cette oeuvre symbolise notre désarroi, face à des décisions qui pénalisent l’ensemble du monde de la culture. La culture, vitale, essentielle à notre société, nous semble en effet négligée de façon incompréhensible. Les lieux d’exposition comme le Frac, les centres d’art, les petits musées, ne drainent en effet pas un public si considérable qu’ils ne puissent l’accueillir dans de bonnes conditions sanitaires. Ainsi activée, La Sirène fait écho aux incertitudes d’un secteur artistique en souffrance.
À propos de l’artiste
Le travail de Marylène Negro s’inscrit dans une recherche plastique débutée dans les années 90. Plus de 50 films, de 35s à 101mn, ont été présentés en France et à l’étranger dans des galeries, centres d’art, musées, festivals de cinéma, dont le Centre Pompidou (Paris), les Galeries Jennifer Flay et Martine Aboucaya (Paris), différents FRAC dont le Frac Franche-Comté, le Musée des Beaux-Arts (Rennes), le New Museum (New York), la Tate Modern (Londres), la Cinémathèque Française (Paris), le Cinéma des Cinéastes (Paris), le Festival Côté Court (Pantin), l’IndieLisboa (Lisbonne), The Anthology Film Archives (New York), le Ciné Nouveau (Osaka)…