Danser sur un volcan
Avec les oeuvres de Ewa Axelrad, Pascal Baes, Andrés Baron, Matthew Barney, Yoann Bourgeois, Trisha Brown, René Clair et Francis Picabia, Denis Darzacq, Thierry De Mey, Daniel Firman, Nicolas Floc’h, William Forsythe, Simone Forti, Maïder Fortuné, Agnès Geoffray, Dhewadi Hadjab, Anna Halprin, Damien Jalet, Ann Veronica Janssens, Paul Harrison et John Wood, Micha Laury, Édouard Levé, Jacques Lizène, Shahar Marcus, Maguy Marin, Gordon Matta-Clark, Robert Morris, Ciprian Muresan, Eadweard Muybridge, Masaki Nakayama, Steven Parrino, Steve Paxton, Klaus Rinke, Pipilotti Rist, Hans Schabus, Melati Suryodarmo, Franck & Olivier Turpin, Bill Viola, Franz Erhard Walther...
Avant de devenir une expression courante, la locution «Danser sur un volcan» aurait été prononcée pour la première fois par Narcisse-Achille de Salvandy, à la veille de la Révolution de Juillet de 1830, lors d’une réception donnée par le Duc d’Orléans au Palais Royal en l’honneur du roi de Naples.
Salvandy aurait alors mis en garde le Duc contre la prise de risque inconsidérée que constituait la lutte engagée par l’autorité royale contre l’imminente révolte populaire : «C’est une fête toute napolitaine, Monseigneur, nous dansons sur un volcan.»
Dans la continuité de Dancing Machines, qui portait sur les contraintes internes au corps, ses rouages, ses usages, l’exposition Danser sur un volcan emprunte à cet avertissement historique pour interroger ses contraintes externes.
Au travers d’œuvres d’artistes visuels et de chorégraphes, Danser sur un volcan traite en premier lieu des contraintes liées à la gravité et à la pesanteur et ce faisant de la recherche d’équilibre, de la chute, de la volonté de maitrise et de l’abandon cathartique. L’exposition pose la question du choix, celui de se soustraire à cette puissance physique invisible, mais également celui de s’en affranchir à un niveau symbolique, spirituel ou politique.
Le deuxième volet de l’exposition interroge la relation à l’autre qu’elle soit physique ou psychologique, et qu’elle s’opère par le contact, le regard ou l’intention. Cette relation est bien évidemment indissociable de la relation au corps et par là-même de l’histoire de la Danse. En quête de liberté, la danse s’est progressivement affranchie des conventions pour véritablement composer avec et par l’Autre. Avec la Danse Contact, l’Autre devient socle également, et même si le corps est une matière informe, mouvante, à remodeler, il se « fait » alors sculpture.
Mais l’Autre peut également constituer une mise en danger physique, non pas seulement par contact rapproché mais aussi à travers son regard qu’il s’agit de soutenir, qui peut mettre à nu, ou dont il faut parfois se cacher.
Danser, c’est s’affranchir des lois physiques.
Danser, c’est mieux se connaître. C’est mieux connaître l’autre, négocier avec celui qui porte, celui qui touche, celui dont le regard transforme le corps. Danser, c’est prendre des risques volontaires et réfléchis, par opposition à ce que suggère le titre de cette exposition.
Danser, c’est s’émanciper.
La danse est une fête où rien n’est empêché, où tout est permis jusqu’à la violation solennelle des interdits. Elle autorise à s’exprimer dans l’indéterminé et le non-dit. Elle nous incite à l’insouciance, à retrouver et cultiver le goût du risque.
Danser, c’est choisir la vie et la liberté.
Annexe / Documents
- Dossier pédagogique (pdf, 887.6 Ko)
- Dossier de presse (pdf, 5.79 Mo)