Les ami.e.s du Frac rencontrent Nicolas Daubanes
Ces « rencontres d’artiste », organisées par les ami·e·s du Frac, sont l’occasion de se retrouver, en petit comité, pour échanger avec un artiste ; découvrir comment il travaille, les sujets qui l’animent, comprendre les problématiques que soulèvent son œuvre ou encore les concepts véhiculés.
Le 14 décembre dernier, les ami·e·s avaient rendez-vous avec l’artiste Nicolas Daubanes, devant son œuvre Les sœurs Papin, présentée au sein de l’exposition La Beauté du Diable.
Pour commencer, Nicolas a expliqué la genèse de ce projet et le procédé utilisé pour la réalisation de l’œuvre : de la poudre de fer aimantée. Il a décrit une précédente installation réalisée pour le salon du dessin contemporain Drawing Now 2021. Sur un dessin mural, constitué de noir de fumée projeté, sont disposés un portrait de Léa Papin réalisé à partir de poussières d’étoile ainsi qu’un dessin d’une cheminée d’après Giovanni Battista Piranesi. C’est dans cette œuvre, évoquant un intérieur bourgeois, que Léa Papin apparaît pour la première fois dans son travail.Il s’est ensuite intéressé à retrouver la tombe de Léa Papin, à Nantes, qui devait être détruite puisque la concession funéraire arrivait à échéance. À partir de cette découverte, il a décidé que sa nouvelle œuvre devait faire perdurer cette tombe pour la mémoire du patrimoine culturel français.
Voici un extrait de sa correspondance avec la mairie de Nantes :
« Je me présente : Nicolas Daubanes, je suis artiste plasticien contemporain. L’ensemble de mon travail artistique questionne le désir d’émancipation et la quête de la liberté. Je m’intéresse depuis de nombreuses années aux grandes figures qui représentent au mieux la révolte et le refus de la soumission. Parmi ces grandes figures : Jean Moulin, Fred Scamaroni, Louise Michel... Chacune d’elles ont déjà fait l’objet d’un travail singulier, d’une production artistique spécifique, voire d’une exposition en centre d’art. Actuellement, mon travail graphique m’amène à réaliser le portrait de Léa Papin. Ce dessin se réalise notamment avec de la poussière d’étoile que j’extrais de pierres tombées du ciel. Fort de l’ensemble de mes recherches autour du personnage de Léa Papin et du symbole de lutte des classes qu’elle représente, j’ai l’honneur de vous faire la demande de la prolongation de la concession funéraire […] qui abrite la dépouille de Léa Papin […] ».
Après un échange avec les ami·e·s, Nicolas a évoqué Mauvais œil, œuvre présente dans la collection du Frac. Cette œuvre est une porte de l’ancienne prison de Chalon-sur-Saône qui a été réduite en poussières. Après avoir enlevé toutes les parties métalliques, l'artiste a scié la porte millimètre par millimètre jusqu’à la détruire complètement. Cette œuvre a été l’occasion d’échanger avec Nicolas Daubanes autour de son intérêt à traiter de sujets liés à l’enfermement, la recherche de liberté, la résistance ou la révolte.
Pour finir, il a présenté son actualité, notamment sa résidence au Frac et son installation Je ne reconnais pas la compétence de votre tribunal ! à la biennale de Lyon. La rencontre s’est terminée par un moment convivial autour du verre de l’amitié.
Les ami·e·s du Frac remercient chaleureusement Nicolas Daubanes pour sa générosité lors de ces échanges.