Brancusi contre États-Unis, un procès historique, 1928 - lecture d’extraits des minutes du procès
Frac Franche-Comté, Cité des arts, 2 passage des arts, 25000 Besançon
03 81 87 87 40
Question : Pourquoi considérez-vous que la pièce à conviction n’est pas une oeuvre d’art ?
Réponse : Elle est trop abstraite et constitue une perversion de la sculpture formelle. […] je ne crois pas qu’elle exprime le sentiment de la Beauté.*
« J’étais dégoûté de recevoir les nouvelles qu’un fils de cochon à New York vous a fait payer la douane pour vos sculptures. […] J’avais peu d’espérance de leur flanquer un bon coup de pied, mais enfin, j’ai pu cracher dans l’oeil du département et maintenant le département, le fisc, c’est-à-dire le sous-chien du secrétaire du rond-de-cuir qui se charge de ces affaires m’a promis une révision […]. Je vous prie de me répondre parce qu’un tel outrage ne doit pas passer sans censure. »
Lettre d’Erza Pound à Brancusi,
le 30 décembre 1927
En octobre 1927, s’ouvre le procès Brancusi contre États-Unis. L’objet du litige : une pièce de métal jaune, dont l’identification laisse les autorités américaines perplexes.
Pour les uns, il s’agit d’un objet manufacturé aux fonctions obscures dont l’exportation suppose un droit de douane, pour les autres d’une oeuvre d’art qui à ce titre en est exonérée.
Les minutes du procès posent clairement la question : qu’est-ce qu’une oeuvre d’art ?
Pour l’ouverture du Frac à la Cité des arts celui-ci a souhaité donner une perspective historique à la recherche de définition de l’art. Pour ce faire il produit une lecture publique d’extraits des minutes du procès Brancusi contre États-Unis dont il a confié la mise-en-scène et l’interprétation à Éric Borgen, Catherine Cretin et Fabien Thomas.
(Compagnie Embarquez).
*.Les minutes du procès
ont été édités en français
aux éditions Adam Biro
en 1995, sous le titre Brancusi contre États-Unis, un procès historique, 1928