15/10/2017 - 14/01/2018
Horaires: 
14h - 18h du mercredi au vendredi / 14h - 19h samedi et dimanche
Vernissage: 
samedi 14 octobre, 18h30

Frac Franche-Comté, Cité des arts, 2 passage des arts, 25000 Besançon
03 81 87 87 40

Montag ou la bibliothèque à venir

Ignasi Aballí, Francesco Arena, Daniel Gustav Cramer, Dora Garcia, Mark Geffriaud, Rodney Graham, Camille Henrot, Claire Fontaine, Gary Hill, David Lamelas, Jorge Méndez Blake, Jean-Christophe Norman, Claudio Parmiggiani, Estefanía Peñafiel Loaiza, Katie Paterson, Lili Reynaud Dewar, Özlem Sulak, The Book Lovers (David Maroto et Joanna Zielinska), Thu Van Tran, Oriol Vilanova

Montag ou la bibliothèque à venir explore les liens qui unissent la littérature aux arts visuels, traduisant un intérêt qui ne s’est jamais démenti de la part des artistes envers le médium littéraire. Elle réunit une trentaine d’oeuvres qui traitent de la question, consistant soit en adaptations de textes célèbres via les moyens spécifiques des arts visuels : sculpture, vidéo, installation, dessin, etc., soit en interventions directes sur la matière textuelle, lui faisant subir moult métamorphoses, détournements, recouvrements et autres «outrages». Une dernière section est plus particulièrement dédiée aux bibliothèques et aux livres, ces derniers faisant régulièrement l’objet de censure de la part de régimes liberticides ; en regard de ces atteintes se développe une production livresque plus fournie que jamais de la part d’artistes pour qui la littérature demeure un champ d’expérimentation incomparable et qui contribuent fortement à sa régénération.

Succédant à un discrédit historique de la littérature qui l’a éloignée pendant de nombreuses décennies du monde de l’art – après avoir régné en maitresse sur ce dernier depuis le 18e siècle – la littérature n’a cessé d’agir de manière souterraine et distante sur la production artistique, bien que des philosophes de l’importance de Sartre l’aient cantonnée dans un éloignement infranchissable d’avec les autres disciplines artistiques. Formellement, la littérature n’est pas soluble dans les arts plastiques et son régime d’appréhension s’en différencie fondamentalement : c’est plutôt via ce qu’elle véhicule – récits divers, morale, rapport au temps – que les artistes aujourd’hui se la réapproprient.

Le nombre d’oeuvres plasticiennes qui s’en réclame plus ou moins directement n’a cessé de grandir depuis une trentaine d’années et les expositions en lien avec cette dernière n’ont cessé de s’étoffer. Les grands récits du 20ème siècle comme l’Ulysse de Joyce ou Au coeur des ténèbres de Conrad sont devenus des références centrales pour de nombreux artistes qui ne cessent de vouloir y revenir et de s’en inspirer à l’instar de The Joycean Society de Dora Garcia ou des réécritures successives de l’odyssée Conradienne par Thu van Tran. Mais cette approche des grands textes ne doit pas masquer le rapport à des auteurs plus méconnus ou moins consensuels comme le fait Lili Reynaud Dewar avec ses «hommages» à Guillaume Dustan et à Kris Kraus, qui charrient des problématiques plus contemporaines.

La littérature, matière première comme une autre pour les artistes ? Montag tente de dresser un inventaire non exhaustif des manières dont les artistes s’emparent des textes fondateurs pour les traduire dans leur langage, de la vidéo à la sculpture, de l’installation à la performance, signifiant ainsi une volonté «d’adaptation» manifeste..

Exposition réalisée avec le soutien du Mondriaan Fund
Montag ou la bibliothèque à venir
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