Monsieur Surleau et le Cyclope : de la collection beaux-arts de Montbéliard aux oeuvres du Frac Franche-Comté
En partenariat avec les équipes des différents musées régionaux, le Frac propose une découverte de ses collections hors les murs. Ce parcours permet de réaffirmer les misions du Frac en région.
Adam Adach, Paul Aïzpiri, Philip Akkerman, Albert André, Eugène Baboulène, Stephan Balkenhol, Istvan Balogh, Jacques Berthet, Armand Bloch, Martin Boyce, Louis Callé, Charles Camus, Paul Alfred Colin, Gérard Collin-Thiébaut, Vincent Corpet, Alfred Courmes, Dominique Erra, Bernard Faucon, Jacques Fournel, Eugène Fromentin, Angela Grauerholz, Louis Leblanc, Jean Le Gac, Louis Macabrey, Georges Marconnet, Charles Michaud, Judy Milner, Robert Moninot, Régis Perray, Raymond Pettibon, Bernard Piffaretti, Eric Poitevin, Loïc Raguénès, Auguste Sage, Pierre Savatier, Simon Vouet, Charles Weisser, Jules-Émile Zingg
L’exposition associe une sélection de peintures 19e et début 20e des Musées de Montbéliard à un choix d’oeuvres issues de la collection contemporaine du Frac Franche-Comté. Peintures, gravures, sculptures et installations dialoguent dans un face-à-face inédit, permettant l’approche d’oeuvres contemporaines par le biais d’oeuvres classiques mais aussi la révélation d’oeuvres anciennes par le truchement d’un oeil contemporain.
L’histoire de « Monsieur Surleau et le Cyclope » se cristallise dans la rencontre de deux collections partageant un même territoire, la Franche-Comté. Monsieur Surleau, pasteur à Montbéliard, est le sujet d’un portrait réalisé par le peintre Dominique Erra en 1820 et conservé secrètement depuis lors dans les réserves des Musées de Montbéliard. Le Cyclope, quant à lui, est le personnage mythologique cité dans la peinture de Alfred Courmes conçue en 1960, habitant bien étrangement les collections du Frac de Besançon : Ave Maria, le Cyclope n’avait qu’un oeil mais c’était le bon. La scène, figurant un ecclésiastique aux côtés d’une fillette tout droit venue d’une plaque émaillée Japy du chocolat Menier, donne le ton d’un patrimoine industriel local, aux accents religieux. Comment deux collections, éloignées dans le temps mais investissant la même région, sont-elles amenées à dialoguer ?
L’exposition « Monsieur Surleau et le Cyclope » entend jouer de rapprochements formels, thématiques et esthétiques, pour donner une actualité et un sens nouveau aux oeuvres présentées. Au fil des 44 oeuvres ou des 22 duos, traversant parfois deux siècles, les sujets restent étonnamment identiques : le portait et l’autoportrait, le paysage et la nature morte, le nu et la scène de genre… L’art d’aujourd’hui regarde les mêmes choses qu’autrefois, avec un angle à peine différent, au point de ne plus reconnaître ce qui relève du contemporain et de l’art classique.
Associations improbables, osées, attendues ou cocasses, les face-à-face proposés au public sont de nature à interroger, à faire sourire ou à déclencher de nouvelles lectures. Dans une mise en espace originale, les œuvres se révèlent au travers de jeux d’échelle, de perspectives, de distances et de volumes.
Ludique, l’exposition suit volontiers la logique de la programmation des musées de Montbéliard, visant un décloisonnement temporel et disciplinaire. Ou comment raconter de nouvelles histoires avec des œuvres d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et là-bas, si diverses et appartenant pourtant toujours au même monde.