Blog de la Bibliothèque
le 17/12/2025 par Bibliothécaire

La bibliothèque idéale des expositions

À chaque exposition, le Frac vous propose une « bibliothèque idéale », sélectionnée par l’artiste ou le commissaire de l’exposition.

Pour cette saison, la bibliothèque idéale est hybride, avec une partie proposée par l’artiste Abdessamad El Montassir, et l’autre résultant d’une sélection de l’équipe autour des thématiques des trois expositions proposées du 17 octobre 2025 au 1er mars 2026.

La nouveauté des bibliothèques idéales, en 2025, c’est l’inclusion d’une sélection jeunesse, qui éclaire les mêmes thématiques, pour les enfants de tous âges. Cette fois-ci, elle permet de découvrir des thèmes chers à Abdessamad El Montassir : la vie de la flore (et de la faune) du désert, et par extension, les stratégies de coopération des végétaux, étonnantes et pleines d’inventivité.

Le tout porté par de belles illustrations ! Celles de Jean Mallard (Pas bêtes, les plantes ! – texte de Philippe Nessmann), de Mélissa Faidherbe (Plantes fabuleuses – texte de Véronique Barrau), de Marcel Barelli (Génial végétal – texte de Fleur Daugey), de Capucine Mazille (Dessine-moi un désert : les milieux arides – texte d’Emmanuelle Grundmann), de Toni Demuro (Quand je marche dans le désert – texte de Mickaël El Fathi)… Et cette solidarité, ce n’est pas que celle des plantes, celle des humains est aussi représentée, avec un livre plus politique à destination des ados, La Terre, notre combat de Louise Pluyaud et Élodie Flavenot, présentant les luttes pour le climat d’adolescents de différents continents.

Car politique et écologie sont aussi de mise dans cette bibliothèque idéale. Comment pourrait-il en être autrement par les temps qui courent ? Abdessamad El Montassir nous a gratifiés d’une belle sélection qui aborde ces sujets à travers des ouvrages indispensables pour éclairer les répercussions du colonialisme et de l’écocide débridés. On y retrouve la sociologie avec Frantz Fanon (Les Damnés de la terre ; Peau noire, masques blancs), Homi K. Bhabha (Les lieux de la culture) ou Edward Saïd (L’orientalisme) ; l’anthropologie avec Anna Lowenhaupt Tsing (Friction ; Le Champignon de la fin du monde), parfois mêlée à la fiction chez Vinciane Desprès (Autobiographie d’un poulpe ; Habiter en oiseau), roman mêlé à l’autobiographie chez Mohamed Choukri (Le Pain nu), théâtre avec Wajdi Mouawad (Incendies ; Tous des oiseaux), poésie avec Abdallah Zrika (trois poèmes, dans la revue Zamad) et Mahmoud Darwich dont Abdessamad El Montassir recommande la lecture de l’œuvre intégrale. Nous avons sélectionné ici une Anthologie couvrant la période 1992-2005, le recueil paru en 2025 Et la terre se transmet comme la langue ; vous pourrez aussi retrouver dans notre bibliothèque les ouvrages La Palestine comme métaphore (entretiens) et le recueil La terre nous est étroite, et autres poèmes. 

Une sélection donc où nature et culture se rejoignent et convergent vers plus de solidarité, de travail commun, de conscience des dangers qui nous guettent. Et quel meilleur symbole pour ces questionnements que l’abeille, actrice indispensable à nos écosystèmes, et pourtant indéniablement menacée ? Elle est au cœur de l’œuvre d’Angelica Mesiti qui a construit The Swarming Song autour d’une partition supposément tirée du chant des abeilles dont le fac-similé est consultable à la bibliothèque de même que différents livres pour les enfants petits et grands qui explorent le fonctionnement de la ruche.

Vous pourrez comme toujours découvrir ces livres dans l'espace documentation de l'exposition, et venir les emprunter après le mois de mars, lorsque celle-ci sera terminée et que les ouvrages auront rejoint nos rayons.