Didier Demozay choisit dans la collection du Frac et présente quatre tableaux
en collaboration avec le 19 Crac et l'Ecole d'Art Gérard Jacot
L‘école d’art va accueillir Didier Demozay à double titre, d’une part il va en effet présenter quatre tableaux et un livre, Être là réalisé avec l’écrivain Marcel Cohen, d’autre part, dans le cadre d’une collaboration avec le FRAC Franche-Comté, il a choisi de présenter les oeuvres de 12 artistes de la collection.
A propos de sa peinture, Marcel Cohen écrit dans Être là : «On peut avoir d’excellentes raisons de vouloir détruire mentalement un tableau de Demozay en estimant, par exemple, que c’est «trop» ceci, ou «pas assez» cela. En réalité, ce n’est pas si facile. Et il est beaucoup plus difficile encore de comprendre pourquoi ce n’est pas plus facile quand tout apparaît si fragile sur la toile, si vulnérable. Une question d’équilibre peut-être, d’évidence tranquille, de silence, de nudité.»
«En réalité, devant un tableau de Demozay, nous avons l’impression que toutes les critiques ont d’ores et déjà été envisagées. Et que le peintre les a écartées sans la moindre insolence, la moindre agressivité : bien qu’il les sache inévitables, il les tient pour négligeables.
Quelle que soit son acuité, pas d’installation contemporaine sans une «idée».
Dans le jeu de piste pour la retrouver, il est vrai que tout le monde nous aide, à commencer par l’artiste lui-même qui n’est généralement pas avare de déclaration sur son art.
La vitesse avec laquelle les visiteurs passent devant les oeuvres prouve d’ailleurs avec quelle facilité déconcertante les installations les plus complexes peuvent être décortiquées et assimilées par un vaste public.
On a donc de bonnes raisons d’être agacé par la peinture en général, et par celle de Demozay en particulier. Où sont les idées ? Et ce qui se cristallise devant les toiles de Demozay c’est ce que nous savons très bien sans lui quand nous sommes au meilleur de nous-même : que le vieil adage, c’est le plus, et que notre pauvreté, ces jours-là, est bien notre seule vraie richesse.»
Dans la collection du Frac, Didier Demozay a choisi des oeuvres de Stéphane Bordarier, Alain Clément, Christophe Cuzin, Olivier Debré, François Dufrène, Bernard Frize, Renée Levi, Jean-Luc Manz, Didier Mencoboni, Claudio Moser, Miloslav Moucha, Bernard Piffaretti.
Célia Charvet