L’Arbre qui cache la forêt…
Stéphan Girard, Régis Perray, Peter Rösel, Ilona Ruegg
À l’heure où les préoccupations environnementales sont de plus en plus prégnantes au sein de notre société urbanisée et industrialisée, le Frac propose de découvrir – au travers de cette exposition – comment les artistes d’aujourd’hui peuvent s’emparer d’un motif bien connu de l’histoire de l’art : l’arbre.
Dans de nombreuses cultures, le motif de l’arbre recouvre des significations fortes. Parce qu’il plonge ses racines au plus profond de la terre pour s’élever vers le ciel, il incarne la connaissance universelle. Parce qu’il se renouvelle constamment, il est une métaphore du cycle de la vie.
L’arbre reste en tout cas un symbole fort de la nature et de ses prouesses, auxquelles l’homme cherche toujours à se mesurer. Les artistes représentés ici le confrontent à l’homme ou du moins à ces actions.
Le diptyque photographique de Stéphan Girard – offrant un parallèle entre une friche industrielle et une parcelle de forêt délaissée - joue de
l’opposition entre nature et culture. La verticalité des piliers métalliques trouvent un écho à celle des troncs. Leurs nombres rappellent la densité
d’un bois. L’architecture semble s’inspirer de formes observées dans la nature tandis que le cadrage permet l’invention de la notion de paysage.
À l’aide de moyens plastiques tout à fait différent, l’oeuvre de Peter Rösel est un symbole. Si elle prend la forme d’une feuille, elle désigne en fait bien plus : l’arbre, la nature. Comme celle de Stéphan Girard, la pièce de Peter Rösel met en scène la confrontation entre nature et culture en ajoutant toutefois une dimension satirique.
Chez Ilona Ruegg, l’homme, pourtant absent de la représentation, semble pouvoir imaginer domestiquer la nature et l’écoulement du temps.
Prélevé de son terreau originel par l’homme pour être transplanté en d’autres lieux, l’arbre - alimenté artificiellement par des tuyaux d’arrosage et enturbanné de plastique - reste pourtant un élément de mesure du temps. L’artiste compare ainsi son âge à celui de ces végétaux centenaires.
Enfin, l’arbre incarne – dans l’oeuvre de Régis Perray – une force supérieure. Grâce à une économie de moyen déconcertante et avec
beaucoup d’humour, l’artiste témoigne de l’entêtement démesuré et pourtant fondamentale de l’homme. Face à la puissance de la nature
représentée par une simple bûche, l’homme dans son engin mécanique semble bien peu de chose…
Présentée au collège Claude Girard à Châtillon-le-Duc, cette exposition sera visitée par les écoles maternelles environnantes.
En partenariat avec l’Éducation nationale.